BEAUMONT EN ACTION

Autant que je me rappelle, j'allais souvent à Pestel en congé et le rituel était toujours le même :Jérémie-Beaumont le lundi avec les Simon : Doy et Jean-Claude. Là j'assistais à la préparation pour le marché du lendemain; l'abattage des animaux de boucherie; la préparation des étals; sans compter la tournée des notables.Mardi : Journée de gastronomie où mon plat favori était la cervelle de boeuf que j'ai découvert (je parle du plat) à Beaumont. San Kabrit; Griyo bannann peze; dlo kokoyé a gogo. Le soir, on partait pour Corail avec Antoine Verrier, Gérard Laguerre ou Germain Wèche.Mercredi et jeudi : Promenade en mer en canot ou bwafouye; visite des amis et des notables, amis des parents.Vendredi soir : Bal champêtre et Foubibouk à Ti Sous je crois.Vers 10 heures du soir, à la levée du siwa, je partais pour Pestel avec mon frère Alix Gilles, Yoland, Doy Simon, etc.Pestel, Jean Bélune, les parties de chasse aux ramiers avec Tonton Ney, Ti Loulou, Yoland, Jean Bernard, etc. complétaient le programme toujours très chargé.Le vendredi de la semaine suivante, je partais assez tôt de Pestel en voilier ou en bwafouyé pour arriver à Ti Sous pour le foubibouk. C'est ainsi que je me suis fait emprisonner en janvier 1961 sur la dénonciation d'un soldat dénommé Bélavoix qui, après m'avoir aidé à m'embarquer de Pestel, a informé le poste de Corail de l'arrivée prochaine d'un étudiant en grève.Par chance pour moi, les soldats qui ont reçu le message à Corail étaient des fignolistes des Casernes Dessalines envoyés en exil après le coup d'État contre Fignolé. n outre, le commandant du district était Loulou Pierre, le fils de Madan Novéra Pierre, de Nan Goudwon et ami intime de mes parents.Bref. Autant de dire que les souvenirs de Beaumont appartiennent autant à mon adolescence insouciante que ceux de Non Goudwon!Merci Mérès de me donner cette occasion d'évasion et de douces rêveries.Je n'oublie pas non plus notre journée passée chez toi à Boutiliers en 2011 qui m'avait donné l'occasion de voir Eddy Arnold Jean une dernière fois.Fraternelles accolades,Je ne me relis pas. Eddy